Intitulée « Love Data » , cette nouvelle édition d’Alios sera placée sous le signe de la numérisation, des réseaux sociaux et de la Big Data (masse de données numériques). Irwin Marchal, le commissaire artistique a souhaité évoquer ces questions liées à la mise en connexion massive de la société afin de montrer les multiples façons dont les artistes abordent le phénomène.
Le mot du commissaire
Voici maintenant près de 20 ans que la démocratisation d’internet a transformé le monde et nos vies : modes de consommation, rapports sociaux, circulation des images, de l’information, politique, technique, et culture. Il n’est plus un domaine qui n’ait été impacté par la révolution numérique. Soit !
Néanmoins en quoi ce monde dit « Virtuel » a- t-il concrètement influencé notre rapport à la réalité ? En quoi nos vies intérieures, nos imaginaires, nos regards ont-ils changé ? De quelle manière le temps, l’espace et les images se sont-ils imbriqués, mélangés, fractionnés ? Comment enfin l’accumulation de données (cette inaliénable mémoire) a-t-elle bouleversé notre rapport à l’altérité ?
Bien entendu, les historiens, les sociologues et les scientifiques ont étudié et étudient encore ces questions. Mais qu’en est-il des artistes ? Il existe en réalité tout un pan des arts visuels, et ce partout dans le monde, qui a pris à bras le corps ces sujets. Les artistes creusent, explorent et gravitent autour des multiples facettes du phénomène pour mieux donner à voir les particularismes, les tensions sous-jacentes et les formes de perception nouvelles ou établies que suggèrent nos pratiques numériques.
Ainsi pour cette 16ème édition de la Biennale Alios de la Teste-de-Bûch intitulée « Love Data », j’ai eu pour ambition de faire le panorama (non exhaustif bien entendu) d’un certain nombre de pratiques artistiques qui ont, dans leur processus de création ou leur finalité de diffusion, une conscience aigüe de cet alter-monde numérique.
Par le choix à la fois local et international, des artistes présents à cette biennale, j’ai souhaité une certaine diversité de point de vue.
Enfin, et c’est sans doute le plus important, j’ai eu pour volonté de montrer cette capacité propre à l’être humain (et les artistes en particulier) à produire, malgré le formalisme de la technique, du sentiment, des humeurs, du doute, du questionnement, des sensations et pourquoi pas de l’amour !
Humain, trop humain pour la machine, c’est tout le sens de cette édition et de ce titre : Love Data.
Irwin Marchal
L'interview du commissaire
Le Festival Alios est ouvert de 9h à12h/14h à18h30 du lundi 14 au vendredi 18 octobre et de 10h à12/14h à18h30 les week-end , du lundi 21 octobre au vendredi 25 octobre. Les visites guidées durent 1h30 environ et débutent Place Gambetta.