il était une fois...

L’Hôtel  
de Caupos

Il était une fois… l’hôtel de Caupos.

A l’origine, c’est une maison particulière, construite sans doute au début du XVIIIe siècle (Gustave Labat), quartier de l’Haoudey.

On lui a également donné l’appellation de Verthamon

MARIE DE CAUPOS

A la fin de l’Ancien Régime, elle appartient à Marie de Caupos. Née le 30 juin 1724, elle est seule héritière de Jean-Baptiste de Caupos, ancien capitaine d’infanterie, décédé en novembre 1764. Cette famille testerine a fait fortune dans le négoce et l’exportation de matières résineuses, ce qui lui a permis d’acheter la baronnie de Lacanau, la seigneurie d’Andernos et la vicomté de Biscarrosse, ainsi qu’une charge de conseiller au Parlement de Bordeaux, accédant par ce biais à la noblesse héréditaire.

Cet hôtel s’est aussi appelé « maison Chassaing » : Jérôme de Chassaing, écuyer, prêtre et curé de la paroisse Saint-Germain de Cenon, est le neveu de Joseph de Caupos. Seigneur de la maison noble de Palu, il décède en août 1789.

On lui a également donné l’appellation de « Verthamon » : en mai 1745, Marie de Caupos épouse François Martial de Verthamon d’Ambloy, conseiller du Roi en son Parlement, premier président au Parlement de Bordeaux, qui décède en 1785.

 

photo mairie 1906 - ©AMLT
LA MAISON EST LOUÉE À LA COMMUNE, QUI S'Y INSTALLE EN NOVEMBRE 1793.

Deux de leurs sept enfants, François, vicomte et Cyprien, chevalier, officiers dans l’armée du Roi, ayant émigré, leurs nombreux biens, dont cette maison, sont placés sous séquestre en vertu d’une loi de novembre 1791. En attendant sa vente comme bien national, la maison est louée à l’administration communale, qui  s’y installe en novembre 1793. Elle envisage de l’acheter et y procède à des travaux d’aménagement.

Cependant, l’adjudication est finalement remportée par Taffard jeune, en janvier 1797. Expulsée, la municipalité trouve à se loger près de la place Laby, actuelle place Jean-Hameau. L’ancienne « maison commune » est revendue à Pierre Taffard puis à Jean Fleury. Ce dernier s’y installe, avec sa fille et son gendre, Jean Hameau. En 1830, une partie de la maison est à nouveau louée à la commune pour un loyer annuel de 100 F, alors que Jean Fleury accède aux fonctions de maire (1830-1840).

Gustave Hameau, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de la statue de son père, Jean Hameau, évoque sa maison natale :

« En entrant ce matin dans l’hôtel-de-ville de La Teste, je n’ai pu me défendre d’une vive émotion. Figurez-vous un voyageur parti très jeune de son pays et se retrouvant, après un demi-siècle d’absence, transporté tout-à-coup dans la maison familiale ou s’écoula paisiblement son enfance, entre un père, une mère bien aimés et deux sœurs chéries… » (L’Avenir d’Arcachon du 7 juin 1900).

A la mort de l’épouse de Jean Fleury, Rose Catherine Boulart, certains biens sont placés en indivision entre leurs trois enfants : Marguerite Hélène, l’épouse de Jean Hameau, Marie Eucharis, épouse Lefranc, et Jean Alexis Solon, puis les deux sœurs après la mort de ce dernier. En 1840, le tribunal civil de Bordeaux décide de leur vente (14 lots). Le couple Hameau rachète le deuxième lot, constitué par la maison, en 1841.

 

En 1842 la Commune propose de l’acheter pour y construire salle d’asile (école maternelle), mairie et justice de paix.

L’Hôtel de Ville de La Teste

La commune propose de l’acheter pour y construire salle d’asile (école maternelle), mairie et justice de paix car « il est vraiment pénible de voir les premières autorités de la commune sans chambre spéciale pour tenir leurs séances, de voir la justice se rendre le plus souvent dans des lieux destinés aux rires et aux plaisirs » (conseil municipal du 10 novembre 1842).

Le 3 février 1843, il est donné lecture d’une lettre de Jean Hameau « par laquelle il offre de vendre à la commune sa vaste maison près de l’église avec ses dépendances, moyennant la somme de 22 000 F. ». L’enquête commodo et incommodo révèle des oppositions, principalement de propriétaires ayant fait des contre-propositions à la commune (conseil municipal du 16 mars 1844).

Le conseil, dans sa séance du 7 juin 1844, n’en décide pas moins son acquisition, pour 25 000 F. Cet achat doit être financée par un emprunt que les autorités municipales espèrent rembourser par une augmentation des revenus de l’octroi « en raison directe de l’augmentation des voyageurs amenés par le chemin de fer, augmentation qui devra naître de l’achèvement prochain du débarcadère d’Eyrac ».

 

Suite à une ordonnance du 23 juin 1846, le bâtiment entre dans le patrimoine communal par acte passé devant Maître Dumora, le 20 novembre. Jean Hameau, qui prend la succession de Clément Soulié comme maire (1844-1848), retourne habiter dans la maison achetée par son père en 1791, au 21 de la rue du 14 Juillet.

Au fil du temps, des aménagements plus ou moins importants sont réalisés : dans les années 1870, dans les années 1920, grâce au legs Debrousse, dans les années 1980… Des travaux tout récents (2017) ont permis sa transformation en bibliothèque hybride, après le transfert de la mairie dans le nouvel hôtel de ville à la fin de l’année 2013, ouvrant ainsi une nouvelle page de son histoire.

depose clocheton 1991 - ©AMLT
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