il était une fois...

Une ville solidaire par nature

L’engagement citoyen et associatif est régulièrement salué, que ce soit au quotidien ou à l’occasion d’événements d’une ampleur exceptionnelle. Il constitue un complément précieux et indispensable à l’engagement des pouvoirs publics.

Les temps de guerre sont aussi des moments où s’exerce cette solidarité…

Du bureau de bienfaisance au Centre Communal d’Action Sociale

Jusqu’à la Révolution française, l’aide aux pauvres relève
principalement de la charité individuelle ou de l’Église.
Cependant, l’ordonnance de Moulins, en 1566, confie aux
municipalités le soin d’assister pauvres et mendiants. Ce droit
d’assistance est consacré par la loi du 7 frimaire an V (27
novembre 1796) qui crée officiellement les bureaux de
bienfaisance. La loi du 15 juillet 1893 institue dans chaque
commune un Bureau d’Assistance chargé d’accorder
l’assistance médicale gratuite.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Assistance cède la place à l’Aide
Sociale. Un décret du 29 novembre 1953 crée le Bureau d’Aide Sociale
(BAS). Les lois de décentralisation de 1982-1983, en redéfinissant les
compétences respectives de l’État et des Collectivités Territoriales,
apportent de nouveaux changements, concrétisés par la loi du 6
janvier 1986.
Le BAS est rebaptisé Centre Communal d’Action Sociale (CCAS).

Pour les moments difficiles comme pour les plus festifs, les Testerins sont toujours solidaires !
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Comité des Fêtes de la Saint-Jean au Cap-Lande, AMLT (fonds J.P. Billetorte)

 

Repas des bénévoles (fonds Monique Amondarain)

Un premier hôpital de 8 lits créé en 1848 grâce aux legs généreux de Testerins

De l’hôpital Saint-Aimé à l’hospice Saint-Georges

L’hôpital de 8 lits est créé en 1848 grâce au legs de Mme Angèle Degenevez (1 800 F de rente), sous la seule condition qu’il lui soit donné le prénom de son fils décédé à La Teste, Aimé. Il est construit à l’ouest de la Mairie sur le terrain acheté à Jean Hameau en 1846. Il est inauguré le 3 novembre de la même année. Sa gestion en est confiée aux soeurs de la Présentation de Marie. Il est géré par un conseil d’administration (CA)
présidé par le Maire. Les administrateurs peuvent être des élus, des citoyens tels que Pierre Pontac, brigadier des douanes à la retraite, des médecins comme par exemple le Docteur Sémiac.
Son budget est alimenté par un tiers du prix des concessions au cimetière (qu’il partage avec le bureau de bienfaisance), et des dons et legs. Cet hôpital est par la suite transformé en hospice. En 1899, le nombre de «vieillards infirmes et incurables hospitalisés» est de 22.
En 1912, le conseil apprend qu’un don de 100 000 F est fait par Mme Debrousse à la Commune. La somme doit servir pour moitié à la réfection ou la reconstruction de l’église et, pour l’autre, à l’édification d’un nouvel hôpital. Celui-ci doit être réalisé dans les 5 ans, sous peine de perdre le bénéfice de ce legs au profit de l’assistance publique. Un premier projet s’élève à 140 000 F, bien au-delà des capacités financières de la Commune, qui refuse «quelque chose de grandiose».

Hôpital Saint-Aimé, AMLT (fonds J. Passicousset)

Hospice Saint-Georges, 1979 (fonds AMLT)

En 1916, l’assemblée reçoit un autre legs de Peyret-Poque. Celui-ci se compose, outre de maisons à Bordeaux, d’une villa baptisée Saint-Georges à La Hume à transformer en établissement hospitalier. Il demande que les frais de transformation de la villa en établissement hospitalier soient couverts par le legs Debrousse. Après un premier refus, le ministère finit par accepter le projet en février 1920. Début 1922, un conseiller, M. Mouliets, s’inquiète des coûts de fonctionnement de l’établissement, il regrette même «qu’il ne soit pas possible de revenir en arrière».

En octobre 1923, le dossier concernant la transformation de la villa en hôpital est retourné par le ministère de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance Sociale, qui demande certaines modifications. Le conseil décide que, si ces transformations entraînent trop de dépenses, on reviendra au projet primitif. C’est ce qui est fait, après avis de l’architecte (Drouyn). L’hôpital ouvre le 10 février 1927 après transfert des malades de l’hospice fin 1926. Il a donc mis 14 ans à voir le jour, pour un coût total de 143 326,60 F.

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Un orphelinat privé géré par le "Comité des Dames patronnesses"

Il est créé à la suite de plusieurs naufrages dont 2 particulièrement meurtriers en 1854 (l’un fait 10 victimes dont 6 Testerins, l’autre laisse 35 veuves et orphelins). Une allocation annuelle lui est versée par la Société de Secours Mutuel des Marins du quartier de La Teste. Au travers d’une copie des délibérations du «Comité des Dames patronnesses» que possède le service des Archives, nous pouvons suivre la vie de cette institution
privée qui a pour vocation de «recevoir les orphelins de père ou de mère depuis l’âge de 3 ans jusqu’à 13 ans ; leur donner l’instruction primaire
et la nourriture, l’entretien et les soins que nécessite leur jeune âge». Ce sont les Soeurs de la Présentation de Marie qui reçoivent les enfants dans
leur couvent ; les enfants orphelins de père et de mère en internat, et les orphelins de père en demi-pension.

 

Trouver des fonds est une préoccupation constante pour les Dames patronnesses car les contributions publiques sont modestes et les moyens toujours insuffisants par rapport aux besoins, obligeant à des dilemmes délicats. Elles organisent une quête annuelle et bénéficient parfois de dons. L’équilibre financier est parfois assuré par leurs propres contributions car elles appartiennent à la bourgeoisie locale. Certaines démissionnent, mais la plupart restent fidèles au poste jusqu’à leur décès, ou passent la main lorsque leur état de santé ne leur permet plus d’assurer leurs fonctions : Mmes Hameau (1859-1863), Virgile Moureau (1869-1872), Lalesque (1872-1886), Delis née Moureau (1886-1905). Mme Labassa née Bellangé est la dernière de cette lignée de femmes dévouées car, suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État, les Soeurs quittent la commune en 1907. Dans sa séance du 15 juillet sur laquelle se termine le registre, le comité leur vote de «vifs remerciements» pour «la collaboration si dévouée et si utile qu’elles ont apporté à l’oeuvre depuis sa fondation, en même temps que les regrets que leur départ cause».

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